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Une opportunité de lutter contre les abus miniers à l'échelle mondiale

Les États devraient soutenir l'initiative colombienne pour un traité sur les minéraux

Une section d’un barrage géré par la société minière chinoise Sino-Metals Leach Zambia près de Kitwe, en Zambie, dont la rupture partielle 18 février 2025 a causé le déversement de dangereux déchets toxiques acides dans la rivière Kafue. Image extraite d’une vidéo filmée le 19 février 2025, au lendemain de l'incident.  © 2025 AP Photo/Richard Kille

Il y a quelques mois, Norbert Amoya, 29 ans, est allé chercher de l'eau dans une rivière du nord de la Zambie. Il y a découvert de nombreux poissons morts, et l'eau avait une odeur étrange. Une catastrophe minière majeure en était la cause. Le 18 février, un barrage d'une mine de cuivre chinoise avait cédé, déversant des déchets toxiques dans un affluent du plus grand fleuve de Zambie. Cette catastrophe menace l'écosystème, les moyens de subsistance de millions de personnes et expose les communautés à un risque élevé de cancer et d'autres maladies.

De telles catastrophes peuvent être évitées.

Durant la semaine du 8 décembre, les États réunis à l’occasion de la septième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA), principal organe mondial d’élaboration des politiques environnementales, délibéreront sur les mesures à prendre en ce sens. Le gouvernement colombien a pris l'initiative de proposer un nouveau traité international visant à gérer les risques environnementaux liés à l'exploitation minière, notamment en matière de diligence raisonnable et de traçabilité des chaînes d'approvisionnement en minéraux. Plusieurs autres pays, dont l'Arménie, l'Équateur, Oman et la Zambie, touchée par la pollution, ont rejoint cette initiative qui préconise une « gestion écologiquement rationnelle des minéraux et des métaux ».

Alors que les protections environnementales aux États-Unis et la législation européenne sur les chaînes d'approvisionnement s'affaiblissent, cette initiative constitue une mesure audacieuse saluée par les organisations de la société civile, dont Human Rights Watch.

Dans un premier temps, la Colombie et ses alliés proposent la création d'un groupe de travail de l’ONU chargé d'étudier les options de mesures contraignantes et non contraignantes. De tels groupes de travail ont déjà réussi à lancer des processus de traités.

Cependant, cette proposition rencontre des résistances et les négociations lors de la session de l’UNEA s'annoncent difficiles car certains pays, dont l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie, s'opposent à toute mesure contraignante à l’égard des activités minières.

Les mesures volontaires prises par les entreprises ne suffisent pas à protéger les droits humains et l'environnement, comme l'ont démontré à maintes reprises les enquêtes de Human Rights Watch et d'autres organisations. En Zambie, bien que l'entreprise chinoise ait versé certaines indemnités aux membres de la communauté, elle aurait également étouffé une étude sur l'ampleur réelle de la catastrophe.

Face à la demande croissante de minéraux pour la transition énergétique, la défense et d'autres technologies, il est essentiel que les gouvernements du monde entier œuvrent pour la protection de l'environnement ainsi que le respect des droits humains dans les chaînes d'approvisionnement mondiales en minéraux. Tous les gouvernements participant à la session de l’UNEA devraient soutenir l'initiative de la Colombie en faveur d'un traité contraignant sur les minéraux.

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